Sapiens. Une brève histoire de l'humanité
Yuval Noah Harari
L'histoire a commencé quand les hommes ont inventé les dieux. Elle s'achèvera quand ils deviendront des dieux.
Cette Brève histoire de l'humanité déroule notre histoire globale, des premiers hominidés à aujourd'hui et interroge l'avenir qui nous attend. Comment l'"Homo Sapiens" a-t-il réussi à dominer la Terre ? Quelle singularité nous a permis de s'unir pour créer villes et empires, l'idée de religion, les concepts politiques de nation ou plus récemment des droits de l'homme ? Pourquoi cette dépendance et cette croyance que notre bonheur dépend de l'argent et de la possibilité de consommer ? Que voulons-nous pour ce troisième millénaire ?
Mêlant Histoire et Science, cet essai provocateur, érudit et audacieux déconstruit les idées reçues à l'aube d'une nouvelle révolution cognitive de l'humanité qu'Harari voit pointer dans le développement des neurosciences et de l'intelligence artificielle, entre autres. Quel sera notre dessein ?
Sapiens, un essai brillant et provocateur sur notre histoire globale, qui interroge chacun de nous sur notre avenir et nos choix, à l'aube d'une révolution cognitive décisive qui touchera le monde entier.
Commentaires :
La vision optimiste de l'histoire du Sapiens doit être confrontée à celle plus réaliste du pape François dans Evangelii Gaudium
Pour Yuval Noah Harari, libre-penseur moderne, la science a désormais vocation à se substituer à la religion et aux dieux puisqu'elle doit bientôt permettre à l'Homo- sapiens de devenir un surhomme, puis, par le transhumanisme, un "homo-deus !" L 'auteur affirme dans son excellent livre "Sapiens" que ce n'est pas Dieu qui a créé l'homme mais l'homme qui a inventé Dieu grâce à l'imagination dont la nature l'a opportunément dotée pour répondre précisément à ses besoins d'adaptation à son milieu. Mais alors, d'où vient l'homme? De la nature, bien sûr! Mais encore, d'où vient la nature? Nul ne le sait, déclare l'auteur. A cette question lancinante, qui n'a pas reçu dans le passé de réponse satisfaisante, la science mathématique moderne, assure Yuval Noah Harari, finira, un jour, par répondre, mais, de toute façon la réponse n'est ni urgente ni importante car d'aucune utilité pratique.
Concrètement, pour Yuval Noah Harari, étant donnés les extraordinaires progrès que la science et la technique ont permis à l'homme de réaliser dans tous les domaines, la seule culture qui vaille désormais c'est celle qui va lui permettre de s'émanciper de la sélection naturelle en décryptant le fonctionnement du cerveau humain et en maîtrisant les algorithmes qui régissent les êtres vivants , bref, la culture scientifique!
En somme, pour Yuval Noah Harari, la religion est obsolète. Elle est l'œuvre de notre imagination au service de la psychologie dite adaptative. La conscience et l'esprit sont sécrétés par notre cerveau. Ce sont des "émergences" de notre corps matériel. L'intelligence fait partie de la conscience, elle est, avec l'imagination, la faculté d'adaptation du sapiens à son milieu. Disciplinée par la méthode cartésienne, elle a donné naissance à la raison et à l'esprit scientifique. Régie par des lois , majoritairement mathématiques et physiques (sauf dans le domaine de la physique quantique) la nature est intelligible et maîtrisable par la raison humaine. L'homme possède ainsi le pouvoir, quasi divin, en faisant application de ses lois, de modifier, transformer, et même de détruire, la nature.
La science est devenue le feu divin, dérobé aux dieux, par Sapiens. Les savants sont désormais les Prométhée modernes puisqu'ils peuvent maîtriser la nature par l'intelligence artificielle, la fabrications de prothèses et artefacts qui vont faire des sapiens des surhommes et puis des dieux. Harari est convaincu que, grâce à la science, l'homme va devenir un démiurge pouvant rivaliser et même se substituer aux dieux. Par des manipulations génétiques et par la fabrication de cyborgs à l'aide d'algorithmes mathématiques, l'homme va posséder le pouvoir de créer la vie artificielle, un homme cybernétique. Invité par Jean Pierre Elkabbach dans son émission "Bibliothèque Médicis" pour présenter son nouveau livre "Homo Deus", Yuval Noah Hariri à précisé que les grandes firmes multinationales avaient investi des sommes considérables dans les neurosciences afin de réaliser la mise en équation ou plutôt en algorithmes mathématiques du cerveau humain. De fait, l'Etat qui disposera le premier de cette équation aura un avantage considérable sur les autres pour imposer son nouveau modèle de société correspondant à l'ère de la cybernétique et du trans-humanisme.
Toutefois, "créer" pour le savant, c'est seulement imiter la nature, la copier, la manipuler, à partir de données préexistantes, contrefaire, modifier l'ADN, ses gènes, pour fabriquer un être artificiel, des prothèses qui vont augmenter les capacités naturelles de l'homme. Créer, pour le démiurge, consiste à faire naître quelque chose, quel-qu’être, à partir de rien, du néant. L'homme sait modifier l'existant mais il ne crée rien ex-nihilo. Yuval Noah Harari le sait, mais comme beaucoup de vulgarisateurs, il feint d'ignorer cette différence fondamentale entre génie naturel et génie artificiel afin de flatter sans doute l’ego de ses lecteurs.
Plus objective et plus réaliste est la vision de l'histoire de l'humanité que le pape François nous donne dans son exhortation intitulée "Evangelii Gauduim", la joie de l'Evangile. S'il estime que "l'on doit louer les succès qui contribuent au bien -être des personnes dans le cadre de la santé, de l'éducation et de la communication, il ne peut oublier que la plus grande partie des hommes et des femmes de notre temps vivent une précarité quotidienne aux conséquences funestes. La crainte et la désespérance s'emparent du cœur de nombreuses personnes jusque dans les pays dits riches. Fréquemment la joie de vivre s'éteint, le manque de respect et la violence augmentent, la disparité sociale devient toujours plus évidente. Il faut lutter pour vivre et, souvent, pour vivre avec peu de dignité. Nous sommes à l’ère de la connaissance et de l'information sources d'un pouvoir souvent anonyme.
Nous devons dire non à une économie de l'exclusion et de la disparité sociale car une telle économie tue. Aujourd'hui, tout entre dans le jeu de la compétitivité et de la loi du plus fort où le puissant mange le plus faible. De grandes masses de population se voient exclues et marginalisées, sans travail, sans perspectives, sans voies de sortie. L'être humain est considéré en lui même comme un bien de consommation qu'on peut utiliser et jeter. Nous avons mis en route la culture du déchet.Les exclus ne sont pas des exploités mais des déchets, des restes. Pour pouvoir soutenir un style de vie qui exclut les autres, ou pour pouvoir s'enthousiasmer avec cet idéal égoïste on a développé une mondialisation de l'indifférence. La culture du bien-être nous anesthésie et nous perdons notre calme si le marché offre quelque chose que nous n'avons pas encore acheté tandis que toutes ces vies brisées par manque de possibilité nous semblent un simple spectacle que ne nous trouble en aucune façon.La crise financière nous fait oublier qu'elle a pour origine une crise anthropologique profonde la négation du primat de l'être humain. Nous avons créé de nouvelles idoles. L'adoration de l'antique veau d'or est remplacé par le fétichisme de l'argent et la dictature d'une économie sans visage et sans un but véritablement humain. L'être humain est réduit à ses besoins de consommation. L'appétit du pouvoir et d e l'avoir ne connaît pas de limités dans ce système de l'économie libérale mondialisée qui tend à tout phagocyter dans le but d'accroître les bénéfices, tout ce qui est fragile comme l'environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue. derrière ce comportement se cachent le refus de l'éthique et le refis de Dieu."
L'histoire de Sapiens, retracée par Yuval, Noah Hararri et sa projection dans l'avenir, dans Homo Deus, ont leur part de vérité. Il est incontestable que le développement des sciences et des technologies ont permis à l'humanité de découvrir et dominer la nature et de réaliser des progrès considérables qui ont accru le bien-être et la culture des sapiens. Yuval Noah Harrari projette une vision intellectuelle de l'histoire inspirée par un matérialisme scientifique proche du scientisme.
Tout autre est la vision du pape qui partage le point de vue de Saint Exupéry qui, dans "Le Petit Prince" , déclare: "On ne voit bien qu'avec le cœur l'essentiel est invisible pour les yeux". Ce qui compte pour le pape François ce n'est pas tant le "mieux-être" que procurent la science et la technique, c'est le "plus-être" que fait naître l'empathie, la charité, la solidarité entre les hommes conscients d'avoir une âme dotée d' une nature et d' une vocation spirituelles délibérément ignorées par le matérialisme scientifique. Cette vision spirituelle et providentielle de l'histoire de Sapiens est évidemment incompatible avec la vision d'un matérialiste athée!
Il reste que le pape François dresse un constat un peu trop sévère de l'évolution et de l'état de notre humanité où se côtoient le meilleur et le pire. Dès lors, une vision plus objective et positive de l'histoire de Sapiens est possible. Faire preuve de lucidité, comme le fait le pape François, ne fait pas obstacle à la prise en compte des progrès culturels de l'humanité obtenus grâce à la science qui contribue avec la foi (dixit Jean Paul II), l'une et l'autre, tant à la connaissance de la vérité qu' au progrès de l'humanité.
Cette Brève histoire de l'humanité déroule notre histoire globale, des premiers hominidés à aujourd'hui et interroge l'avenir qui nous attend. Comment l'"Homo Sapiens" a-t-il réussi à dominer la Terre ? Quelle singularité nous a permis de s'unir pour créer villes et empires, l'idée de religion, les concepts politiques de nation ou plus récemment des droits de l'homme ? Pourquoi cette dépendance et cette croyance que notre bonheur dépend de l'argent et de la possibilité de consommer ? Que voulons-nous pour ce troisième millénaire ?
Mêlant Histoire et Science, cet essai provocateur, érudit et audacieux déconstruit les idées reçues à l'aube d'une nouvelle révolution cognitive de l'humanité qu'Harari voit pointer dans le développement des neurosciences et de l'intelligence artificielle, entre autres. Quel sera notre dessein ?
Sapiens, un essai brillant et provocateur sur notre histoire globale, qui interroge chacun de nous sur notre avenir et nos choix, à l'aube d'une révolution cognitive décisive qui touchera le monde entier.
Commentaires :
La vision optimiste de l'histoire du Sapiens doit être confrontée à celle plus réaliste du pape François dans Evangelii Gaudium
Pour Yuval Noah Harari, libre-penseur moderne, la science a désormais vocation à se substituer à la religion et aux dieux puisqu'elle doit bientôt permettre à l'Homo- sapiens de devenir un surhomme, puis, par le transhumanisme, un "homo-deus !" L 'auteur affirme dans son excellent livre "Sapiens" que ce n'est pas Dieu qui a créé l'homme mais l'homme qui a inventé Dieu grâce à l'imagination dont la nature l'a opportunément dotée pour répondre précisément à ses besoins d'adaptation à son milieu. Mais alors, d'où vient l'homme? De la nature, bien sûr! Mais encore, d'où vient la nature? Nul ne le sait, déclare l'auteur. A cette question lancinante, qui n'a pas reçu dans le passé de réponse satisfaisante, la science mathématique moderne, assure Yuval Noah Harari, finira, un jour, par répondre, mais, de toute façon la réponse n'est ni urgente ni importante car d'aucune utilité pratique.
Concrètement, pour Yuval Noah Harari, étant donnés les extraordinaires progrès que la science et la technique ont permis à l'homme de réaliser dans tous les domaines, la seule culture qui vaille désormais c'est celle qui va lui permettre de s'émanciper de la sélection naturelle en décryptant le fonctionnement du cerveau humain et en maîtrisant les algorithmes qui régissent les êtres vivants , bref, la culture scientifique!
En somme, pour Yuval Noah Harari, la religion est obsolète. Elle est l'œuvre de notre imagination au service de la psychologie dite adaptative. La conscience et l'esprit sont sécrétés par notre cerveau. Ce sont des "émergences" de notre corps matériel. L'intelligence fait partie de la conscience, elle est, avec l'imagination, la faculté d'adaptation du sapiens à son milieu. Disciplinée par la méthode cartésienne, elle a donné naissance à la raison et à l'esprit scientifique. Régie par des lois , majoritairement mathématiques et physiques (sauf dans le domaine de la physique quantique) la nature est intelligible et maîtrisable par la raison humaine. L'homme possède ainsi le pouvoir, quasi divin, en faisant application de ses lois, de modifier, transformer, et même de détruire, la nature.
La science est devenue le feu divin, dérobé aux dieux, par Sapiens. Les savants sont désormais les Prométhée modernes puisqu'ils peuvent maîtriser la nature par l'intelligence artificielle, la fabrications de prothèses et artefacts qui vont faire des sapiens des surhommes et puis des dieux. Harari est convaincu que, grâce à la science, l'homme va devenir un démiurge pouvant rivaliser et même se substituer aux dieux. Par des manipulations génétiques et par la fabrication de cyborgs à l'aide d'algorithmes mathématiques, l'homme va posséder le pouvoir de créer la vie artificielle, un homme cybernétique. Invité par Jean Pierre Elkabbach dans son émission "Bibliothèque Médicis" pour présenter son nouveau livre "Homo Deus", Yuval Noah Hariri à précisé que les grandes firmes multinationales avaient investi des sommes considérables dans les neurosciences afin de réaliser la mise en équation ou plutôt en algorithmes mathématiques du cerveau humain. De fait, l'Etat qui disposera le premier de cette équation aura un avantage considérable sur les autres pour imposer son nouveau modèle de société correspondant à l'ère de la cybernétique et du trans-humanisme.
Toutefois, "créer" pour le savant, c'est seulement imiter la nature, la copier, la manipuler, à partir de données préexistantes, contrefaire, modifier l'ADN, ses gènes, pour fabriquer un être artificiel, des prothèses qui vont augmenter les capacités naturelles de l'homme. Créer, pour le démiurge, consiste à faire naître quelque chose, quel-qu’être, à partir de rien, du néant. L'homme sait modifier l'existant mais il ne crée rien ex-nihilo. Yuval Noah Harari le sait, mais comme beaucoup de vulgarisateurs, il feint d'ignorer cette différence fondamentale entre génie naturel et génie artificiel afin de flatter sans doute l’ego de ses lecteurs.
Plus objective et plus réaliste est la vision de l'histoire de l'humanité que le pape François nous donne dans son exhortation intitulée "Evangelii Gauduim", la joie de l'Evangile. S'il estime que "l'on doit louer les succès qui contribuent au bien -être des personnes dans le cadre de la santé, de l'éducation et de la communication, il ne peut oublier que la plus grande partie des hommes et des femmes de notre temps vivent une précarité quotidienne aux conséquences funestes. La crainte et la désespérance s'emparent du cœur de nombreuses personnes jusque dans les pays dits riches. Fréquemment la joie de vivre s'éteint, le manque de respect et la violence augmentent, la disparité sociale devient toujours plus évidente. Il faut lutter pour vivre et, souvent, pour vivre avec peu de dignité. Nous sommes à l’ère de la connaissance et de l'information sources d'un pouvoir souvent anonyme.
Nous devons dire non à une économie de l'exclusion et de la disparité sociale car une telle économie tue. Aujourd'hui, tout entre dans le jeu de la compétitivité et de la loi du plus fort où le puissant mange le plus faible. De grandes masses de population se voient exclues et marginalisées, sans travail, sans perspectives, sans voies de sortie. L'être humain est considéré en lui même comme un bien de consommation qu'on peut utiliser et jeter. Nous avons mis en route la culture du déchet.Les exclus ne sont pas des exploités mais des déchets, des restes. Pour pouvoir soutenir un style de vie qui exclut les autres, ou pour pouvoir s'enthousiasmer avec cet idéal égoïste on a développé une mondialisation de l'indifférence. La culture du bien-être nous anesthésie et nous perdons notre calme si le marché offre quelque chose que nous n'avons pas encore acheté tandis que toutes ces vies brisées par manque de possibilité nous semblent un simple spectacle que ne nous trouble en aucune façon.La crise financière nous fait oublier qu'elle a pour origine une crise anthropologique profonde la négation du primat de l'être humain. Nous avons créé de nouvelles idoles. L'adoration de l'antique veau d'or est remplacé par le fétichisme de l'argent et la dictature d'une économie sans visage et sans un but véritablement humain. L'être humain est réduit à ses besoins de consommation. L'appétit du pouvoir et d e l'avoir ne connaît pas de limités dans ce système de l'économie libérale mondialisée qui tend à tout phagocyter dans le but d'accroître les bénéfices, tout ce qui est fragile comme l'environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue. derrière ce comportement se cachent le refus de l'éthique et le refis de Dieu."
L'histoire de Sapiens, retracée par Yuval, Noah Hararri et sa projection dans l'avenir, dans Homo Deus, ont leur part de vérité. Il est incontestable que le développement des sciences et des technologies ont permis à l'humanité de découvrir et dominer la nature et de réaliser des progrès considérables qui ont accru le bien-être et la culture des sapiens. Yuval Noah Harrari projette une vision intellectuelle de l'histoire inspirée par un matérialisme scientifique proche du scientisme.
Tout autre est la vision du pape qui partage le point de vue de Saint Exupéry qui, dans "Le Petit Prince" , déclare: "On ne voit bien qu'avec le cœur l'essentiel est invisible pour les yeux". Ce qui compte pour le pape François ce n'est pas tant le "mieux-être" que procurent la science et la technique, c'est le "plus-être" que fait naître l'empathie, la charité, la solidarité entre les hommes conscients d'avoir une âme dotée d' une nature et d' une vocation spirituelles délibérément ignorées par le matérialisme scientifique. Cette vision spirituelle et providentielle de l'histoire de Sapiens est évidemment incompatible avec la vision d'un matérialiste athée!
Il reste que le pape François dresse un constat un peu trop sévère de l'évolution et de l'état de notre humanité où se côtoient le meilleur et le pire. Dès lors, une vision plus objective et positive de l'histoire de Sapiens est possible. Faire preuve de lucidité, comme le fait le pape François, ne fait pas obstacle à la prise en compte des progrès culturels de l'humanité obtenus grâce à la science qui contribue avec la foi (dixit Jean Paul II), l'une et l'autre, tant à la connaissance de la vérité qu' au progrès de l'humanité.
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